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Les semis de céréales vont bientôt démarrer.
C’est le moment de penser à mettre en place une bande double densité afin de piloter le premier apport d’azote au tallage du blé. Une méthode plus que jamais d’actualité en raison du contexte économique et des tensions autour de l’azote.
Quel est le principe ?
Cette méthode appelée aussi « méthode Limaux » a été mise au point par François Limaux de la Chambre Régionale d’Agriculture de Lorraine à la fin des années 90.
Le principe est très simple et consiste à semer votre céréale à une densité double afin d’observer le comportement de cette zone dès la reprise de la végétation en février.
En effet, cette zone du fait d’une biomasse doublée consommera plus rapidement l’azote que le reste de la parcelle. Une fois les fournitures du sol consommées, des carences vont apparaître plus précocement que sur le reste de la parcelle qui seront le signal pour déclencher le premier apport d’azote.
Des essais menés par Arvalis ont permis de mettre en évidence les nombreux avantages de cette méthode. Une hausse du rendement pouvant aller jusqu’à 3 qx/ha, une augmentation de 0,5 % du taux de protéines, la réduction du risque de verse et de la pression maladie, une amélioration de l’efficacité de l’azote de 10 % qui se traduit directement par un gain économique tout en réduisant le risque de perte par le lessivage.
Comment la mettre en place ?
La méthode consiste à doubler la densité de semis sur une bande de 20 à 30 m de long sur une largeur de semoir lors du semis de vos céréales .
Un moyen simple et rapide est de re-semer une bande en travers ou en diagonale dans une zone représentative et bien visible de la parcelle.
Il est possible de semer en « triple densité » pour avoir un effet encore plus marqué. (Notamment quand vous semez à faible densité 170 grains/m² voir moins).
Il faut éviter les fourrières, les zones tassées, les andains de paille…
A noter qu’il est déconseillé de doubler la densité sur la même ligne de semis en ouvrant la distribution du semoir. Non seulement, le nombre de plantes obtenues n’est pas réellement double, mais surtout, la concurrence pour la lumière limitera la biomasse.
Quand déclencher le premier apport d’azote ?
A partir de la dernière semaine de janvier, il est conseillé d’observer cette bande une fois par semaine si le temps n’est pas poussant, par contre si le temps est poussant, il ne faut pas hésiter à le faire deux fois par semaine.
En sortie d’hiver, lorsque cette zone se décolore, on dispose d’environ 1 semaine pour réaliser l’apport.
Si le déclenchement intervient courant tallage, apporter 40 kg N/ha.de préférence sous forme d’ammonitrate rapidement disponible même sur sols froids.
L’azote nitrique (NO3-) est facilement absorbé par les plantes et est directement disponible. C’est un avantage essentiel lors du premier apports d’azote en sortie hiver alors que la minéralisation du sol n’est pas encore démarrée.
L’azote nitrique est mobile dans le sol et atteint rapidement la racine des plantes.
Il est important de noter que la quasi-totalité de l'azote absorbée par les plantes l’est sous forme de nitrates.
Si aucune décoloration n’est observable durant la période de tallage l’apport peut être retardé mais devait quelles que soient les conditions être demmarré au plus tard à épis 1 cm.
